Pas encore …

Un jour d’hiver, nous avions rendez vous 

Comme ces dernières nuits, il m’a encore été difficile de trouver le sommeil. Les secondes défilent trop lentement et nous rapprochent un peu plus encore d’une rencontre tant imaginée. Ces mêmes secondes que nous lutterons en vain de retenir lorsque nos corps seront enlacés. Mes membres tremblent, ma gorge est nouée , je sais qu’il me faudra de longues minutes dans tes bras pour contenir mon émotion et reprendre le dessus.

A chaque kilomètre parcouru , un seul objectif : arriver. Je traverse un long boulevard de centre ville où chaque feu tricolore passe au rouge à mon approche . Je crie au complot, à la conspiration. La radio me donne les dernières nouvelles, puis l’horoscope. C’est quelle radio déjà ? peu importe je n’écoute rien. Mon être est envahi de tes pensées, de nos derniers mots, nos derniers courriers. La douceur de ta voix se heurte à mon esprit comme emprisonnée. Viendras tu ? seras tu là ?

Mon souffle est oppressé par les battements de mon cœur. Je te vois. Tu es là, guettant mon arrivée le regard inquiet, coupable. En m’apercevant tu me gratifies d’un sourire discret et timide car notre plaisir doit rester clandestin. Nous avons décidé de taire notre bonheur éphémère. Le froid t’a fait renoncer à porter une tenue d’Aphrodite mais peu m’importe c’est de ta chaleur dont j’ai le plus besoin. Je t’embrasse la joue d’un baiser prononcé et nous glissons rapidement dans ma voiture pour nous diriger vers un motel discret en périphérie.

Plus à l’aise tu ouvres ton blouson et j’ai plaisir à deviner un haut plus audacieux toute en suggestion, je me languis d’arriver. Notre conversation cordiale ne peut contenir nos regards ardents. Nos mains s’effleurent, s’apprivoisent. Je caresse ta paume de la pulpe de mes doigts. Je tremble déjà un peu. Alors, je glisse sur ta cuisse gauche pour en venir caresser l’intérieur prenant le soin de ne pas toucher ton sexe. Pas tout de suite, pas encore … Tu fais de même et provoques en moi un long frisson. La voiture fait un léger écart comme pour saluer cette initiative .

Le motel

Le moteur stoppe son ronronnement. Le motel que j’ai choisit est discret. J’ai pris soin de retirer la clé quelques heures plus tôt pour éviter de te faire affronter le regard amusé du réceptionniste. J’enfonce la clé dans la serrure maladroitement. Tu es derrière moi presque collée contre mon corps. Nous entrons accueillis par une douce chaleur. La porte se referme. Son cliquetis annonce le début de notre idylle. Nous maudissons déjà de ne pas savoir arrêter le temps. Je me retourne pour me plonger dans tes yeux. Depuis de nombreuses minutes le silence est roi. Les mots n’ont plus de sens, dans notre regard tout est dit. Blottis l’un contre l’autre nous prenons le temps de retrouver ce plaisir lointain de nos corps enlacés.

On se couvre de caresses, de doux baisers. Je te cherche du regard comme pour me convaincre que je ne rêve pas une fois de plus. Nous nous déshabillons sans impatience profitant de chaque moment comme s’il était le dernier. Je te découvre ainsi à moitié nue protégée d’un dernier rempart de dessous. Tu es belle à en crever. Je suis conquis, déstabilisé, envoûté d’un filtre inconnu. Nous glissons sous les draps comme dans un cocon fuyant le monde extérieur. Le temps s’est arrêté. Je suis bien.

Nos baisers n’en finissent pas. Nous sommes deux oiseaux migrateurs reprenant leurs forces avant une longue traversée d’océan hostile. Je parcoure ton corps avec mes mains et ma bouche humide. Je m’abandonne définitivement au contact de ta peau. Puis, je te retourne et me blottis contre ton dos, tes fesses. Ensuite, je caresse tes reins. Je les embrasse ainsi que tes hanches. Enfin, je libère enfin tes seins d’un balconnet trop provocateur pour un homme en manque de charnel. Alors, je découvre tes seins durcis en chair de poule immensément désirables. Je n’arrive pas à calmer mon désir, le contenir, je ne veux plus le cacher. Car je suis déja proche de l’abandon. Mais, pas maintenant, pas encore …

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