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Défloration


HARRY
(@harry)
Level 1
Inscription: Il y a 6 ans
Messages: 27
Début du sujet  

Un texte spécial que j'ai eu l'occasion de découvrir . Il n'est pas de moi bien sur,  mais la façon dont il est écrit est assez particulière....le sujet aussi !

La Défloration

« Ils se rapprochent, seuls et dans l’ombre de la nuit.

Vénus leur donne de l’ardeur ; ils essayent des combats nouveaux pour eux.

Il se lève roidi : elle s’efforce en vain de lui résister : il s’attache à ses joues, à ses lèvres, et tout brûlant, du pied lui presse le pied. Mais le traître vise plus haut. Une verge se dérobait sous son vêtement, la tête nue et rouge comme le vermillon, comme la baie sanglante de l’hièble. Quand leurs pieds sont entrelacés, il tire de sa cuisse ce monstre horrible, informe, démesuré, privé de vue, et se jette avec feu sur sa tremblante victime. Dans un réduit ou mène un étroit chantier sentier, s’ouvre une fente chaude et luisante : de ses profondeurs s’exhale une vapeur impure ; nul homme chaste ne doit pénétrer dans ce coupable lieu. C’est une caverne horrible, un gouffre ténébreux qui vomit des exhalaisons dont l’odeur blesse les narines. Le jeune héros s’y porte par des routes connues, et, pesant sur le ventre et rassemblant ses forces, il y plonge sa javeline noueuse et d’une dure écorce. Elle s’y enfonce et s’abreuve à longs traits d’un sang virginal. Les cavités retentirent et les cavernes rendirent un long gémissement. Elle, d’une main mourante, veut arracher le trait ; mais, à travers les os pénétrants les chairs vives, le dard se fixe dans la blessure. Trois fois avec effort elle soulève appuyée sur le coude, trois fois elle retombe sur sa couche. Lui, rien ne l’émeut, rien ne l’étonne : il ne connaît ni trêve ni repos : il s’acharne, tient ferme, et n’abandonne jamais son clou. Les yeux tournée vers le ciel, il va et revient dans ce ventre qu’il ébranle, il perce les côtes et les meurtrit de sa dent d’ivoire. Bientôt enfin ils arrivent tous deux au bout de la carrière : fatigués, ils atteignent le but. Leur haleine pressée agite leurs flancs et leurs lèvres arides, la sueur ruisselle de leurs membres. Le héros se pâme et succombe : de l’engin le virus découle. » (Assone . Idylle XIII. Centon Nuptial. Trad.E-F. Corpet - Les maîtres de L'Amour)

 


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lamourette
(@lamourette)
Level 1
Inscription: Il y a 6 ans
Messages: 268
 
Posté par: HARRY

Un texte spécial que j'ai eu l'occasion de découvrir . Il n'est pas de moi bien sur,  mais la façon dont il est écrit est assez particulière....le sujet aussi !

La Défloration

« Ils se rapprochent, seuls et dans l’ombre de la nuit.

Vénus leur donne de l’ardeur ; ils essayent des combats nouveaux pour eux.

Il se lève roidi : elle s’efforce en vain de lui résister : il s’attache à ses joues, à ses lèvres, et tout brûlant, du pied lui presse le pied. Mais le traître vise plus haut. Une verge se dérobait sous son vêtement, la tête nue et rouge comme le vermillon, comme la baie sanglante de l’hièble. Quand leurs pieds sont entrelacés, il tire de sa cuisse ce monstre horrible, informe, démesuré, privé de vue, et se jette avec feu sur sa tremblante victime. Dans un réduit ou mène un étroit chantier sentier, s’ouvre une fente chaude et luisante : de ses profondeurs s’exhale une vapeur impure ; nul homme chaste ne doit pénétrer dans ce coupable lieu. C’est une caverne horrible, un gouffre ténébreux qui vomit des exhalaisons dont l’odeur blesse les narines. Le jeune héros s’y porte par des routes connues, et, pesant sur le ventre et rassemblant ses forces, il y plonge sa javeline noueuse et d’une dure écorce. Elle s’y enfonce et s’abreuve à longs traits d’un sang virginal. Les cavités retentirent et les cavernes rendirent un long gémissement. Elle, d’une main mourante, veut arracher le trait ; mais, à travers les os pénétrants les chairs vives, le dard se fixe dans la blessure. Trois fois avec effort elle soulève appuyée sur le coude, trois fois elle retombe sur sa couche. Lui, rien ne l’émeut, rien ne l’étonne : il ne connaît ni trêve ni repos : il s’acharne, tient ferme, et n’abandonne jamais son clou. Les yeux tournée vers le ciel, il va et revient dans ce ventre qu’il ébranle, il perce les côtes et les meurtrit de sa dent d’ivoire. Bientôt enfin ils arrivent tous deux au bout de la carrière : fatigués, ils atteignent le but. Leur haleine pressée agite leurs flancs et leurs lèvres arides, la sueur ruisselle de leurs membres. Le héros se pâme et succombe : de l’engin le virus découle. » (Assone . Idylle XIII. Centon Nuptial. Trad.E-F. Corpet - Les maîtres de L'Amour)

 

Troublant et émouvant Smile Nulle autre façon de s'exprimer sur une telles choses


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