Partie 1
Je me réveille, encore fatigué, et je n’arrive pas à me reposer dans les transports en commun. Je suis très nerveux, je pense sans arrêt à notre conversation. À elle, à sa déclaration d’amour, à la peine que je lui ai faite, ainsi qu’à mon impuissance. Le travail me fait en parti oublier. Mais à l’heure du repas, le midi, mes pensées reviennent vers elle, à cette triste nuit. J’aimerai tellement pouvoir me rattraper !
Toute la journée, je ne pense qu’à ça. Je pense qu’aux mots que j’aimerai utiliser pour la convaincre, réparer mon erreur. Je veux tellement vivre de son amour.
Le soir arrive. Elle me contacte à nouveau. Elle me semble encore blessée pour ce que je lui ai dit hier soir. Je tente alors de me rattraper. J’ai encore du mal à trouver mes mots. J’aimerai pouvoir lui dire mes sentiments.
Elle me pousse à pouvoir lui dire ce que je ressens. À force qu’elle me pousse, la colère m’empare, et je lui lâche :
« D’accord, OK, je vais te dire tout ce que j’ai sur le cœur ! »
Étrangement, plus de blocage. Les mots me viennent tout seul. Les bons mots que je recherche, justement !
Je parviens à tout lui dire. Mes sentiments naissants pour elle, ma peur du rejet, d’où le rabaissement volontaire de mon taux d’attachement envers elle, le bonheur qu’elle m’apporte, tout ce que j’aime chez elle, le fait que je pense tout le temps à elle…
J’ai épuisé tous mes mots. Sorti tout ce que j’ai au fond de moi. Je suis comme un bout de force.
Puis, tout à coup, je lui lâche un cri du cœur :
« Je t’aime, T. !!! »
Je l'ai fait, je lui ai dit que je l’aime… C’est sorti, je lui ai envoyé. Plus possible de faire machine arrière. Il est trop tard pour reculer. Je n’arrive pas à croire que j’ai pu le lui dire.
J’attends sa réponse avec angoisse. Malgré ses sentiments qu’elle a avoués pour moi, j’ai toujours peur qu’elle me remet à ma place, et que, finalement, elle me rejette définitivement.
J’attends. L’attente est longue. Très longue. J’angoisse. Elle ne me répond toujours pas. Ne trouve-t-elle pas les mots ? Est-elle gênée ? Ne veut-elle pas me répondre ? Que va-t-elle me dire ? Va-t-elle me dire que je fais fausse route ? Que je me trompe ? Que je n’ai pas suffisamment prouvé mes sentiments ? Pourquoi ne me répond-t-elle pas ?
J’ai peur de comment ça va se passer. Mes relations avec elle ne seront plus jamais pareilles. Si elle me rejette, je n’oserai plus la contacter comme si rien ne s’était passé. J’aurais honte.
Elle me répond enfin !
Je prends mon téléphone, fébrile. J’ouvre et je lis son message :
« Je suis fier de toi. Tu as enfin le courage de me dire ce que tu ressens pour moi, et à trouver les mots qu’il faut. »
Et de rajouter :
« Et tu sais quoi, mon petit cœur ? Je t’aime aussi. »
La pression retombe. Les larmes commencent à baigner mes yeux. Elle m’aime. Elle a enfin compris ce que je ressens. J’ai fini par lui dire que je l’aime, et elle accepte pour mon amour. Je suis heureux. Je lui avoue que je pleure. Elle aussi elle pleure, tellement qu’elle est heureuse.
Nous venons donc de franchir un pas décisif dans l’adultère : nous nous aimons. Elle va désormais tromper son mari : elle est devenue infidèle. Nous sommes désormais amants.
Nous discutons encore un peu, à nous dire des mots d’amour, à nous faire certaines promesses. Qui aurait cru que, deux ans auparavant, quand nous nous sommes connus, nous tomberions amoureux l’un de l’autre ? Elle est dans le train, sur le chemin du retour. Elle écoute de la musique.
Nous terminons notre, finalement, délicieuse soirée en nous souhaitons de bonnes nuits d’amoureux, en nous envoyant des selfies de nos lèvres, afin qu’elle puisse embrasser les miennes, et moi, les siens.
Partie 2
Après 6 jours de passions et de rebondissements, depuis qu’elle m’a téléphoné pour me demander des nouvelles, avant de commencer nos dials coquins, elle et moi venons de franchir un cap important : nos sommes devenus amants. Aussi incroyable que cela puisse paraître, après deux ans d’amitié, il a fallu que quelques jours de dials pour tomber amoureux l’un de l’autre. Mais le cap franchi est plus important pour elle que pour moi : elle a franchi le cap de l’infidélité. Pour la première fois de sa vie, elle est devenue infidèle. Et pour la première fois de ma vie, j’ai rendu une femme infidèle en aimant une femme mariée.
Elle, d’origine madérienne, 41 ans, 10 ans de plus que moi, mariée depuis plus de 20 ans, mère de trois enfants dont deux d’entre eux sont déjà adultes. Qui aurait cru qu’elle serait rapidement tombée follement amoureuse de moi ? Qui aurait cru que je rendrai un jour une femme infidèle, que je serai devenu l’amant d’une femme mariée et plus âgée que moi ?
D’un point de vu physique, j’étais heureux. 41 ans est l’âge parfait pour moi. J’ai toujours été attiré par les femmes plus âgées que moi, surtout les quadragénaires, car à mes yeux, elles sont au summum de leur beauté et de leur sexualité. Même si elle se trouve grosse, je ne la trouve pas obèse (son poids avoisine le mien, d’ailleurs). Même si elle n’est pas mince non plus, je trouve son corps très agréable, en plus d’avoir un beau visage, ce visage tantôt sérieux et mélancolique, tantôt souriant. Quant à ses seins, moi qui accord de l’importance aux seins des femmes en tant que mammophile, je suis plutôt satisfait. Contrairement aux deux femmes que j’ai eues dans ma vie, qui avaient des petits seins, elle, elle avait une poitrine suffisamment développée à mon goût. Peut-être bien du D ? Donc, physiquement, je suis satisfait.
Si, elle et moi, avions franchis ensemble le cap de l’infidélité, un cap encore plus important reste encore à franchir, nous plongeant définitivement dans l’infidélité : l’adultère. Je n’ai jamais fait l’amour dans ma vie. Je n’ai jamais eu de sexe. Avant que nous soyons devenus amants, elle m’a promis qu’elle me ferait l’amour, qu’elle me ferait découvrir le sexe. Elle était déjà très heureuse à l’idée de devenir la première femme avec qui j’aurais des relations sexuelles. Il est prévu que nous ferons l’amour tous les deux dans deux semaines. Mais cette fois, nous ne ferons plus l’amour en tant qu’amis, mais en tant qu’amants. Nous ne ferons plus l’amour en tant qu’amie cherchant à me faire découvrir le sexe, mais en tant que deux êtres qui s’aiment et qui auront leur sexualité par découverte, mais surtout par amour.
Nous sommes le dimanche. Elle est rentrée chez elle après avoir passé quelques temps en Bretagne, dans la maison de ses parents. Nous discutons beaucoup, nous disons également de doux mots d’amour. Puis, nous nous sommes mis à parler de sa recherche d’emploi. Quand nous nous sommes connus, nous étions tous les deux au chômage et nous suivions une formation dans la recherche d’emploi. C’était il y a deux ans. Depuis, elle n’a jamais trouvé un travail, à cause de son handicap qui l’empêche de travailler là où il y a trop de bruit. En conséquence, aucun patron n’a souhaité la prendre.
Je voulais l’aider. L’entreprise où je travaille, tout en faisant une formation en alternance, et une très grande entreprise. Elle a une politique efficace en matière d’intégration de handicap, et je suis sûr qu’il y a au moins un poste qu’elle pourrait exercer là-bas. Si elle pouvait travailler dans mon entreprise, au moins, nous serions ensemble. Nous pourrions nous voir, elle et moi.
Alors, une idée me vient à l’esprit. Je voulais la voir, et je sais qu’elle aussi brûle d’impatience de me revoir. Alors, je lui propose de venir le lendemain, à mon entreprise. Je l’invite à venir à mon lieu de travail pour qu’elle puisse le découvrir, afin qu’elle juge si elle se sent capable de travailler en ce lieu. L’occasion aussi pour elle de découvrir mon métier, ce que je fais… Et l’occasion de la revoir, d’être avec elle et elle avec moi. L’idée l’enchante : elle a dit oui. Elle s’organise afin de faire garder son jeune fils à son père, prétextant venir à mon lieu de travail pour voir si elle peut travailler là-bas (ce qui est à moitié vrai).
Donc, c’est décidé ! Nous allons nous revoir le lendemain, à mon lieu de travail, à midi. Que j’ai hâte, que j’ai hâte, que j’ai hâte !